Poèmes

Intermarché

« Vous pouvez poser votre cucurbitacée »
Dès que la machine a dit ça j’ai su
Qu’il allait se passer un truc
Et ça n’a pas manqué

Comme j’en profitais pour faire un sketch
Répétant l’incongruité du mot 
Sans la voix de Robocop 
Qui l’avait proféré
Cu-cur-bi-ta-cée !

*

Ma voisine de gauche qui vidait son sac sans rien dire 
A osé m’avouer dans un sourire jaune rougi 
Qu’elle ne connaissait pas ce mot 
Que ça l’avait étonné

Qu’est-ce que ça désignait ?
Qu’est-ce que c’était en vrai 
Ce qu’avait reconnu le scan 
A l’insu de ce qu’elle savait ?
Cu-cur-bi-ta-cée !

*

Ça m’a rappelé ce caissier de chez Gibert
Qui quelques heures plus tôt lui aussi un jeune
Ne savait pas comment orthographier le mot tilleul
Et s’en ouvrait à une belle rousse qui avait l’air gentille

Une grande oie blanche
Qu’aurait pu être sa MILF
Et surtout être british mais
Connaissant notre langue 
Mille fois mieux que lui !

*

« Vous pouvez poser votre… »
Dès que le robot a dit ça j’ai su
Qu’il se passerait quelque chose
Cette phrase déjà c’était d’un sot

Mais pouvais-je vraiment le faire ?
Voulait-il me pousser à la faute ? 
Pouvais-je vraiment sortir ma courge 
Et me fendre d’un : « Mélangeons nos courses
Chère voisine je vous parlerai de mots inconnus ! »

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